À propos

À une époque où un mouvement de réconciliation entre le passé et le présent des peuples autochtones se dessine à l’horizon, Mythes et réalités cherche à abattre les murs des préjugés et à faire place au dialogue, à l’ouverture et surtout, à la compréhension de cette Histoire qui a joué un rôle fondamental dans les réalités que vivent aujourd’hui nos populations au Québec, mais aussi à travers le continent. Cette publication met surtout en valeur l’héritage de nos ancêtres et les nombreux éléments issus de nos savoirs et savoir-faire traditionnels dont se sont inspiré les sociétés occidentales pour d’abord s’établir et ensuite se développer sur nos territoires ancestraux non cédés. Depuis plus de vingt ans, par le biais de son auteur et ses collaborateurs chevronnés et engagés, Mythes et réalités cherche à expliquer pourquoi et comment faire une différence aujourd’hui pour bâtir les ponts qui nous permettent de passer par-delà l’intolérance, l’ignorance, le racisme, la discrimination et la xénophobie.

Le chantier demeure imposant, mais essentiel et très stimulant, parce que c’est un avenir meilleur que nous construisons à coup d’éducation et de sensibilisation. Mythes et réalités nous indique une voie à suivre, nous propose des pistes de solution, mais ne peut suffire seul à la tâche. Cet ouvrage essentiel doit être suivi par des gestes concrets que sa lecture doit inspirer, afin de provoquer des engagements et encourager des prises de parole et des actions.

Dans les écoles, dans les institutions politiques, juridiques, sociales et commerciales, partout où nos peuples se rencontrent sur l’ensemble du territoire, Mythes et réalités sera utile, contribuera au rapprochement, tel qu’il le fait sans relâche depuis de nombreuses années.

Toute notre reconnaissance et nos remerciements à celles et ceux qui contribuent à la rédaction et à la diffusion de cette publication devenue incontournable et qui inspire un souffle d’espoir et de tolérance, un baume pour l’humanité d’aujourd’hui.

L’idée de produire un ouvrage de vulgarisation sur les peuples autochtones, a germé au milieu des années 1990. Durant cette période tumultueuse, au Québec, le sentiment anti-autochtone avait atteint des sommets inégalés. Nous vivions les lendemains difficiles de la célèbre Crise d’Oka. La colère et la frustration dominaient l’opinion publique, un terreau favorable à l’élaboration de nombreux préjugés qui ont pris place au détriment d’une réelle information. En tant que fier québécois issu de la Révolution tranquille, j’étais loin d’être fier de ce qu’on racontait au sujet des Premières Nations et des Inuit durant cette période et durant les années qui ont suivi.

Revisiter l’Histoire non enseignée

Au fait, qu’avons-nous appris à l’école sur les Premiers peuples? Jusqu’aux années 1970, les manuels scolaires en vigueur au Québec diffusaient une image ouvertement méprisante des nations autochtones qui peuplaient les Amériques. Cela était vrai dans les classes du secondaire mais également au primaire où dès la 3^e année, les élèves étaient confrontés aux images horrifiantes du sort réservé aux saints martyres canadiens. Heureusement ces descriptions et ces images sont disparues des programmes et des manuels. Or, jusqu’à la réforme des programmes scolaires en 2006, des générations entières ont eu accès à des livres d’histoire comportant un trou béant sur la question des Premiers Peuples.

Dans ces manuels, après la Conquête britannique de 1760, les peuples autochtones disparaissaient du paysage historique. Ils n’existaient plus dans l’imaginaire collectif des Québécois. Qu’est-il advenu de la réalité autochtone entre 1760 et aujourd’hui ? Nul ne savait. Sans repères historiques, il est impossible de comprendre les défis actuels auxquels sont confrontés les Premières Nations et les Inuit.

Le site web mythesetrealites.ca comme la publication papier vous offrent précisément ces points de repère essentiels à la compréhension de la réalité contemporaine des Premiers peuples. Et comme vous le verrez, l’avenir est rempli d’espoir. Nous sommes convaincus que le Québec peut espérer être fier de ses relations avec les Peuples autochtones.

Quand le travail se transforme en œuvre utile

Dans le cadre des fonctions d’agent d’éducation que j’ai occupées pendant 33 ans au sein de la Commission des droits de la personne et des droits de la jeunesse du Québec (CDPDJ), la lutte contre les préjugés et la prévention de la discrimination était au cœur du mandat qui m’était confié. En 1998, la CDPDJ concluait une entente de coopération avec l’Institut Tshakapesh (anciennement Institut Culturel et Éducatif Montagnais) afin de mettre sur pied un programme de sensibilisation sur les réalités autochtones en milieu scolaire québécois. La publication Mythes et réalités sur les peuples autochtones a été produite en support à ce programme qui avait pour thème : Sous le Shaputuan, la rencontre Québécois-Autochtones. Destinée d’abord aux enseignants des écoles visitées par l’équipe de tournée, la publication a vite connu un franc succès dans des sphères très diversifiées au Québec. Elle est devenue un outil de référence et de vulgarisation pour le grand public.

Pierre Lepage
Anthropologue et auteur
Mythes et réalités sur les peuples autochtones

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