Des membres des Premières Nations au service de la forêt québécoise

Garde-feu, un métier hautement valorisé

Jusqu’à la fin des années 1970, la surveillance des forêts québécoises était assurée par un réseau de tours de garde-feu déployées sur une grande partie du territoire du Québec. C’était la fin d’une époque puisque sur la Côte-Nord les tours de garde-feu allaient être remplacées par des patrouilles aériennes et par des équipes de choc héliportées spécialement entraînées pour des interventions rapides pour l’extinction des foyers d’incendies. Au sein de l’Association protectrice des forêts laurentiennes, dont le quartier général était situé à Baie-Comeau, des équipes de choc exclusivement composées d’Innus se sont mérité, au fil des ans, une solide réputation. Lors de compétitions annuelles, les équipes innues remportaient les épreuves d’habilité haut la main. On y retrouvait notamment, de la communauté de Pessamit, les frères Robert et Paul-Émile Dominique, Jean-Marie-Kanapé, et Pierre Benjamin, Zacharie Bellefleur de la Romaine et plusieurs autres.

Une tour de garde-feu érigée sur la montagne à l’ouest du barrage hydroélectrique Manic 5 alors en construction, en 1967.

Credit photo: Pierre Lepage

Une équipe de choc composée d’Innus de la Côte-Nord ayant pour mission d’intervenir rapidement pour éteindre des feux de forêts, fin des années 1960.

Credit photo: Archives familiales, Paul-Émile et Madeleine Dominique

Robert Dominique, chef de l’une de ces équipes à cette époque témoigne du rôle utile joué par les Innus de la Côte-Nord dans la lutte aux feux de forêt :

À l’exception des équipes de choc, les Innus n’étaient pas habituellement sollicités pour combattre les incendies de forêt. Mais lorsque le feu était bien pris, là on venait nous chercher. Les gens de Pessamit d’une certaine génération se souviennent tous de ces moments où le camion des garde-feu sillonnait les rues du village et y embarquait les volontaires pour aller combattre un incendie de forêt. Pourquoi recruter des Innus? Parce qu’ils étaient travaillants, persé­vérants et qu’on savait qu’ils pouvaient passer de longues périodes en forêt. À cette époque, le métier de garde-feu, était hautement valorisé au sein des nos communautés.

Robert Dominique, entrevue personnelle

Des experts du reboisement

En 2008, un regroupement de travailleurs forestiers d’Obedjiwan formait la Coopérative inter-nations dans le but de créer de l’emploi au sein de leur communauté. « Parmi les activités de la coopérative, le reboisement est en tête de liste. Ce métier, les Atikamekw le connaissent bien. La plantation est une activité toujours en forte demande d’emploi au sein de la communauté. » (Awashish, 2011) Contremaitre dans les activités de reboisement, Anthony Dubé témoigne qu’il s’agit d’un métier difficile et qui comporte des risques tels que « foulures, cassures de cheville, entorses et coups de chaleur ». Selon monsieur Dubé, le travail d’équipe et le sens de la coopération facilitent l’exécution de ce dur labeur : « C’est amusant de se retrouver en gang. On aime ça. L’ambiance est bonne. On fait des blagues. C’est bien parce qu’il n’y a pas d’animosité entre nous dans la coopérative. » Si la vie de forestier en reboisement ou en débroussaillage n’est pas de tout repos et qu’elle se fait presque toujours en terrain accidenté, « c’est un travail va­lorisant surtout pour les amoureux de la forêt. » (ibid.)

(Source : AWASHISH, 2011 : Capsule WEB disponible sur You Tube)

Credit photo: Coll. MELS

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