Les Abénaquis (Waban-Aki)
Le peuple au cœur de frêne
Les Waban-Aki vivent aux abords des rivières Saint-François et Bécancour dans la région du Centre-du-Québec, près de Trois-Rivières.
Habitant un milieu semi-urbanisé, les Waban-Aki développent à Odanak des projets à vocation touristique qui préservent leur culture et leurs traditions. Autrefois source de revenus importante, la vannerie demeure aujourd’hui une activité traditionnelle pratiquée et valorisée. Le monde culturel prend beaucoup d’importance au sein de la nation
Au Québec, on reconnaît l’existence de 11 nations autochtones : Abénaquis (Waban-Aki), Algonquins (Anishnabeg), Atikamekw Nehirowisiwok, Cris (Eeyou), Hurons-Wendat, Inuit, Malécites (Wolastoqiyik), Mi’gmaq (Micmacs), Mohawks (Kanien’kehá:ka), Innus (Montagnais) et Naskapis. Dans tout le Canada, on parle de près d’une soixantaine de nations autochtones.
Les communautés
Les Algonquins (Anishinabeg)
Le peuple des terres
Les 9 communautés anishinabeg (algonquines) sont situées dans les régions de l’Abitibi-Témiscamingue et de l’Outaouais, dans l’ouest du Québec. Les Anishinabeg ont historiquement adapté leurs modes de vie en fonction des vastes espaces boisés et de la profusion de lacs.
Les activités économiques des Anishinabeg se concentrent autour de l’exploitation forestière, du tourisme, de l’artisanat, de la construction et du transport. Ayant vu le jour en 2005, le Centre culturel de Kitigan Zibi Anishinabeg offre un lieu de partage pour la culture, l’histoire, la langue et les traditions de cette nation.
Le chef autochtone de chaque conseil de bande (nommé « Okima » dans la langue anishinabe, ce qui signifie « personne sage ») ainsi que ses conseillers sont élus par les membres de leurs communautés respectives. Les intérêts des Anishinabeg sont protégés et défendus par deux organismes nationaux : le Conseil tribal de la nation algonquine-anishinabe et le Secrétariat de la nation algonquine.
Les Atikamekw Nehirowisiwok
Le peuple de l’écorce
Les Atikamekw Nehirowisiwok habitent le Nitaskinan, territoire ancestral situé dans les régions de la Haute-Mauricie et de Lanaudière. Plusieurs d’entre eux vivent dans des centres urbains comme La Tuque, Roberval, Senneterre, Trois-Rivières et Joliette. Le territoire des Atikamekw Nehirowisiwok s’avère un lieu propice pour les activités de chasse, de pêche et de cueillette.
Tournée vers des pratiques de développement durable, cette nation concentre ses activités sur la foresterie. Les femmes participent à la vie économique en fabriquant des paniers d’écorce et plusieurs s’illustrent dans les secteurs de l’enseignement, de la santé, de la politique et de l’administration. Les Atikamekw Nehirowisiwok déploient des efforts considérables pour assurer leur développement économique en créant différents services.
Les 3 communautés sont régies par un conseil de bande qui assure les services à la population. De son côté, le Conseil de la Nation atikamekw poursuit diverses missions, dont la promotion des droits et intérêts de ses membres sur le plan politique, social, économique et culturel.
Les Cris (Eeyou)
Le peuple des chasseurs
Parsemé d’innombrables plans d’eau, le vaste territoire fréquenté par les Eeyou se situe à l’est de la Baie d’Hudson et de la Baie-James. La beauté de ces terres fascine toujours bien des gens et des voyageurs.
Les Eeyou ont su préserver leur langue et leur culture. L’intérêt marqué envers leur patrimoine a donné lieu à la création de l’Institut culturel Aanischaaukamikw qui, par ses activités, allie les traditions autochtones à la vie moderne.
Depuis la signature de la Convention de la Baie-James et du Nord québécois en 1975 et de l’adoption de la Loi sur les Cris et les Naskapis du Québec en 1984, les Eeyou évoluent dans un cadre juridique différent de celui des autres nations autochtones. Le gouvernement régional Eeyou Istchee Baie-James leur procure une autonomie, notamment au regard de la gestion du territoire et des ressources naturelles. Le Grand Conseil des Eeyou Istchee les représente auprès des différents gouvernements.
Les Hurons-Wendat
Le peuple du commerce
Établis à Wendake, en périphérie de la ville de Québec, les Hurons-Wendat constituent l’une des Premières Nations
Ainsi une personne dira : Je suis de la Première nation naskapie de Kawawachikamach, ou je suis de la Première nation Atikamekw de Manawan ou Première nation Mohawk d’Akwesasne etc. marquant ainsi à la fois sa nation d’appartenance et son lieu d’origine ou de résidence.
L’économie de Wendake est florissante dans plusieurs secteurs d’activité et le tourisme constitue un apport économique considérable. L’habileté des Hurons-Wendat pour la fabrication d’objets artisanaux et traditionnels comme les mocassins, les canots et les raquettes est reconnue mondialement.
Le conseil de la Nation huronne-wendat est formé d’un Grand Chef et de 8 chefs familiaux élus par la communauté. Le conseil entretient des relations avec tous les paliers de gouvernements, dans l’esprit du traité
Au Canada, dans les relations avec les peuples autochtones, il existe deux types de traités : ceux dits de paix et d’amitié et ceux dits territoriaux, c’est-à-dire ceux touchant plus spécifiquement les terres et les titres fonciers.
Dans l’esprit du gouvernement, les traités territoriaux avaient pour objectif d’éliminer tout obstacle à la colonisation et d’inciter les membres des Premières Nations à abandonner leurs terres, leurs modes de vie et à s’assimiler.
Les Inuit
Le peuple du Nord
Les villages inuit sont situés au nord du 55e parallèle dans une région caractérisée par la toundra. Le Nunavik, qui signifie en inuktitut « le territoire où nous vivons », s’étend sur une superficie de plus de 560 000 km2.
La culture des Inuit est toujours bien vivante. Elle se traduit notamment par l’utilisation de la langue ancestrale, l’inuktitut. La plupart des villages côtiers ont des activités économiques axées sur la pratique de la pêche, mais aussi le transport aérien et maritime, la protection de la faune ainsi que l’art et l’artisanat.
Les Inuit sont rattachés aux institutions québécoises depuis la signature, en 1975, de la Convention de la Baie-James et du Nord québécois (CBJNQ). Ils ne sont pas régis par la Loi sur les Indiens
Les Malécites (Wolastoqiyik)
Le peuple de la belle rivière
Situées dans la région du Bas-Saint-Laurent, près de Rivière-du-Loup, les réserves de Cacouna et de Whitworth ont la particularité d’être habitées temporairement. En effet, les Wolastoqiyik ne sont pas regroupés en communauté, mais vivent dispersés sur le territoire du Québec. La réserve de Cacouna s’étend sur 0,201 hectare, ce qui en fait la plus petite au Canada.
L’industrie de la pêche, les arts, l’artisanat et le tourisme constituent les principales activités économiques. Le territoire de la communauté compte aussi un centre d’interprétation sur l’histoire des Wolastoqiyik ainsi que des sentiers de randonnée et d’interprétation.
Ce n’est qu’en 1989 que l’Assemblée nationale du Québec reconnaît les Wolastoqiyik comme Première Nation. Le conseil de bande formé d’un grand chef et de quatre conseillers siège à Cacouna. L’expérience des aînés est mise à contribution, notamment par le Conseil des sages. Ces derniers veillent à ce que le respect des coutumes et des traditions soit maintenu.
Les Mi’gmaq (Micmacs)
Le peuple de la mer
Les Mi’gmaq sont établis dans la péninsule gaspésienne. Cet environnement est baigné à la fois par les eaux de l’estuaire de la baie des Chaleurs et celles du golfe du Saint-Laurent.
La pêche, les pourvoiries, la foresterie, la construction, les arts, l’artisanat et le tourisme figurent parmi les secteurs les plus productifs de l’activité économique des Mi’gmaq. En collaboration avec la municipalité de Pointe-à-la-Croix, la communauté de Listuguj a réalisé un projet permettant aux jeunes des deux communautés de participer ensemble à diverses activités interculturelles.
Les Mi’gmaq des 3 communautés sont représentées par le Secrétariat Mi’gmawei Mawiomi qui traite les questions de revendications territoriales et le dossier des consultations. C’est aussi cet organisme qui régit les services communautaires, le corps de police, le service de pompiers volontaires. Pour sa part, le conseil de bande s’assure notamment du bon fonctionnement des services d’aqueduc, d’égout et de déneigement.
Les Mohawks (Kanien’kehá:ka)
Le peuple du silex
Situées au sud-ouest de la région de Montréal, les 3 communautés Kanien’kehá:ka sont reconnues comme urbaines et semi-urbaines. Soulignons que le territoire de la réserve d’Akwesasne chevauche le Québec, l’Ontario et l’État de New York aux États-Unis.
L’économie des Kanien’kehá:ka est axée sur le transport routier, l’excavation, la construction et ses dérivés comme les structures d’acier, l’agriculture, la foresterie ainsi que l’art et l’artisanat. La communauté de Kahnawake a conclu une entente avec le gouvernement du Québec qui lui octroie la gestion de son hôpital, de son corps de police et de l’enseignement dans ses écoles.
Akwesasne dispose d’un code électoral particulier, régi par le Mohawk Council d’Akwesasne. Les membres de la communauté élisent tous les trois ans, quatre chefs par district pour un total de douze individus. Le grand chef est élu par l’ensemble de la communauté. Kahnawake élit également un grand chef et onze conseillers au suffrage universel pour des mandats de trois ans. À Kanesatake, les mandats sont également de trois ans pour le grand chef et les six conseillers élus au suffrage universel.
Les Innus (Montagnais)
Le peuple au vaste territoire
Réparties sur un vaste territoire, les communautés de cette nation se distinguent les unes des autres. Sept d’entre elles se retrouvent dans la région de la Côte-Nord. Une est située près de Roberval au Lac-Saint-Jean et une autre, aux abords de Schefferville.
Le développement d’activités économiques structurantes demeure un défi important pour ces communautés. Le principal employeur demeure le conseil de bande. L’économie repose en partie sur les entreprises spécialisées dans la construction, le transport, le piégeage, la foresterie, la pêche ainsi que le commerce artisanal et artistique. À cela s’ajoutent des projets d’exploitation des ressources minières, de développement de l’énergie éolienne et hydroélectrique pour certaines communautés. La majorité des Innus parle encore la langue innue.
Chaque communauté est régie par un conseil de bande constitué d’un chef et de ses conseillers, élus par les membres de la communauté. Les Innus peuvent aussi compter sur deux conseils tribaux qui offrent des services de conseil et de gestion à leurs membres.
Les Naskapis
Le peuple du caribou
L’unique communauté de cette nation est installée dans le village de Kawawachikamach inauguré en 1984 à la suite des accords de la Convention du Nord-Est québécois. Celui-ci se trouve à une quinzaine de kilomètres au nord-est de Schefferville.
L’art et l’artisanat, le piégeage, le tourisme, les pourvoiries, la construction et le transport se révèlent les principaux secteurs du développement économique de la nation. Les Naskapis ont conservé de nombreux aspects de leur mode de vie traditionnel comme la chasse, la pêche et le piégeage. La langue naskapi est couramment utilisée dans la communauté.
Adoptée en 1984, la Loi sur les Cris et les Naskapis du Québec a soustrait les Naskapis à la Loi sur les Indiens, leur accordant ainsi une plus grande autonomie administrative. Élus pour un mandat de trois ans, le chef et ses cinq conseillers veillent à la bonne gestion du territoire, de ses ressources naturelles et des finances de la nation tout en veillant aux services communautaires et à la préservation de la culture.
Populations indienne et inuite au Québec – Année 2017
Nation | Total |
---|---|
Abénaquis | 2,813 |
Algonquins | 11,961 |
Atikamekw | 7,783 |
Cris | 18,710 |
Hurons-Wendat | 4,040 |
Innus (Montagnais) | 20,208 |
Malécites | 1,188 |
MI’GMAQ | 6,307 |
Mohawks | 13,495 |
Naskapis | 773 |
Liste générale Indiens inscrits et non associés à une nation |
138 |
Indiens inscrits | 87,416 |
Inuit | 12,512 |
TOTAL GLOBAL | 99,928 |