La tendance aux généralisations abusives

L’étude de l’économiste Régent Chamard, citée dans Des écarts persistants entre Autochtones et non-Autochtones, nous a permis de constater l’existence de disparités importantes selon les régions du Québec mais aussi au sein d’une même nation. Dans son étude, Chamard invite le lecteur à la plus grande prudence quant à l’interprétation des données disponibles. Le fait que les trois communautés mohawk de Kahnawake, d’Akwesasne et de Kanesatake ainsi que la Nation huronne-wendat n’aient pas participé aux recensements, ne permet pas de dresser un portrait global de la situation des Autochtones au Québec avec toutes les nuances qui s’imposent. Il est clair que certaines communautés autochtones ont de meilleures conditions de vie et sont plus prospères que d’autres. Au niveau de l’Indice de bien-être des collectivités auquel nous avons fait référence précédemment, les communautés abénaquises d’Odanak et de Wolinak sont en meilleure position comparativement à d’autres communautés autochtones couvertes par l’étude. Il en va de même au sein de la Nation innue où la communauté de Mashteuiatsh au Lac St-Jean affiche une situation plus avantageuse. Au sein des communautés cries, ce sont les communautés de Némaska, d’Oujé-Bougoumou, et d’Eastmain qui sont en tête de liste. Quant à la nation algonquine, les communautés de Kitikan Zibi et de Kebaowek semblent plus avantagées et pour les Inuits, c’est la communauté de Kuujjuaq.

Néanmoins, les quelques données comparatives mentionnées dans ce chapitre devraient suffire à nous convaincre que, malgré tous les efforts consentis, les conditions de vie des Autochtones, dans leur ensemble, sont loin d’être enviables. Soutenir sans nuances que les Autochtones sont des citoyens privilégiés qui vivent mieux ou aussi bien que l’ensemble des Québécois, tient véritablement de l’ignorance et parfois même de la désinformation.

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