Privilégiés les Autochtones
Au Québec, on reconnaît l’existence de 11 nations autochtones : Abénaquis (Waban-Aki), Algonquins (Anishnabeg), Atikamekw Nehirowisiwok, Cris (Eeyou), Hurons-Wendat, Inuit, Malécites (Wolastoqiyik), Mi’gmaq (Micmacs), Mohawks (Kanien’kehá:ka), Innus (Montagnais) et Naskapis. Dans tout le Canada, on parle de près d’une soixantaine de nations autochtones.
Ainsi une personne dira : Je suis de la Première nation naskapie de Kawawachikamach, ou je suis de la Première nation Atikamekw de Manawan ou Première nation Mohawk d’Akwesasne etc. marquant ainsi à la fois sa nation d’appartenance et son lieu d’origine ou de résidence.
Cela étant, le Tribunal a jugé que les modèles de financement étaient structurés « de telle sorte qu’ils défavorisent les enfants et les familles des Premières Nations, plus précisément en incitant au placement des enfants hors de leur famille ». (par. 349) L’Enquête nationale auprès des ménages publiée en 2011 par Statistique Canada, nous donne une idée de l’ampleur du phénomène :
En 2011, il y avait plus de 14 000 enfants autochtones âgés de 14 ans et moins en famille d’accueil. Les enfants autochtones représentaient 7 % de tous les enfants au Canada, mais presque la moitié (48 %) de tous les enfants en famille d’accueil.
Et au Québec, quoiqu’en proportion moindre, l’étude nous révélait que les enfants autochtones de 14 ans et moins représentaient 2,7 % des enfants alors que les enfants autochtones placés en famille d’accueil représentaient 15,4 % de tous les enfants en famille d’accueil. (ibid.) En vertu de ce jugement qualifié d’historique par les organismes de défense des droits de la personne, le gouvernement fédéral est tenu de revoir les ententes conclues avec les gouvernements des provinces, notamment celle de 2009 avec le Québec, afin d’y éliminer la discrimination autant dans le financement que dans les modalités de prestation des services d’aide à l’enfance.