En septembre 2013, l’Association des produits forestiers du Canada et le Conseil canadien pour le commerce autochtone décernaient à la Scierie Opitciwan le Prix du leadership des entreprises autochtones
Au Québec, on reconnaît l’existence de 11 nations autochtones : Abénaquis (Waban-Aki), Algonquins (Anishnabeg), Atikamekw Nehirowisiwok, Cris (Eeyou), Hurons-Wendat, Inuit, Malécites (Wolastoqiyik), Mi’gmaq (Micmacs), Mohawks (Kanien’kehá:ka), Innus (Montagnais) et Naskapis. Dans tout le Canada, on parle de près d’une soixantaine de nations autochtones.
Le mot partenariat implique l’abandon du pouvoir que l’un a sur l’autre.
La caisse populaire Kahnawake
Un succès issu de la collaboration entre Mohawks et Québécois
Ce n’est pas tous les jours qu’on entend parler d’une expérience réussie de collaboration entre Mohawks et Québécois. Mais quand on y met créativité et compréhension, presque tout devient possible. C’est en tout cas une des leçons que l’on peut tirer de notre expérience de caisse populaire à Kahnawake.
Michael L. Rice est membre fondateur et, en 1994, gérant de la Caisse populaire de Kahnawake. Dans un article paru dans la revue Relations, il résumait ainsi la situation économique vécue dans sa communauté :
Jusqu’en 1987, notre communauté fonctionnait sans sa propre institution financière. Bien des banques, ignorantes de nos lois et coutumes, étaient hésitantes ou mal équipées pour répondre aux besoins de nos gens. De plus, il était extrêmement frustrant d’essayer d’obtenir des fonds du gouvernement pour le développement des entreprises. Nous avions donc besoin d’une source de financement et le Conseil mohawk de Kahnawake décida de mettre sur pied une institution financière autochtone. En 1987, la Caisse populaire de Kahnawake ouvrait ses portes.
Le « modèle de Kahnawake »
Michael Rice indiquait que l’impact de la création de la caisse fut immédiat sur le développement économique de la communauté. Mais l’institution se caractérise de façon particulière par la création d’un système de fiducie autochtone, qui permet de contourner les obstacles découlant de la Loi sur les Indiens
Le gérant de la Caisse de Kahnawake concluait que l’impact économique de la caisse a été considérable : « On estime qu’à peu près tous les prêts commerciaux, les deux tiers des prêts hypothécaires et plus de la moitié des prêts personnels n’auraient sans doute pas été accordés par des institutions financières extérieures. » (Idem)
Pourquoi avoir choisi le modèle des caisses populaires? « Quand nous avons choisi d’ouvrir une caisse plutôt qu’une banque, c’était surtout en raison de la structure coopérative de propriété et de contrôle, plus démocratique et plus proche de nos valeurs culturelles, de même qu’en raison des avantages fiscaux offerts aux caisses. » (idem)
Une santé financière enviable, 30 ans après sa création
Trente ans après sa création, la Caisse populaire Kahnawake affiche, au 31 décembre 2016, un avoir de 23,9 millions $ soit une augmentation de 11,6 % par rapport à l’année financière 2015. Alors que le portefeuille de prêts s’élevait, en 1994, à 16 millions $, il s’élève, pour l’année financière 2016, à 55 millions $ dont 43 millions en prêts hypothécaires et 8,5 millions en prêts commerciaux. (Caisse populaire Kahnawake, 2016 : 5-8) Voilà un exemple concret de coopération qui profite autant aux Mohawks qu’aux Québécois.