Ce n’est là qu’un exemple parmi tant d’autres. À Senneterre, en Abitibi, le troisième règlement adopté par la municipalité, fondée en 1919, « interdit aux sauvages » de résider dans les limites de la ville. (Bordeleau et Matte) Heureusement, nous n’en sommes plus là aujourd’hui. À l’aube des célébrations du 100e anniversaire de la petite municipalité, prévues pour 2019, le conseil municipal et le Centre d’entraide et d’amitié autochtone de Senneterre ont signé un Engagement mutuel pour l’amélioration des conditions de vie des Autochtones
Au Québec, on reconnaît l’existence de 11 nations autochtones : Abénaquis (Waban-Aki), Algonquins (Anishnabeg), Atikamekw Nehirowisiwok, Cris (Eeyou), Hurons-Wendat, Inuit, Malécites (Wolastoqiyik), Mi’gmaq (Micmacs), Mohawks (Kanien’kehá:ka), Innus (Montagnais) et Naskapis. Dans tout le Canada, on parle de près d’une soixantaine de nations autochtones.
Pour Valentin Méquish, président du conseil d’administration du centre d’entraide, « L’accès à des logements de qualité, surtout pour les aînés, fait partie de nos actions communes ». Autre priorité, le projet Shabogamak II, la transformation de l’ancien chalet municipal acquis par le centre d’entraide pour en faire un lieu de transmission de la culture, un projet que compte soutenir pleinement la municipalité dans l’aménagement de l’accès au site. Il s’agira aussi d’un lieu d’hébergement touristique profitable pour l’ensemble de la région.
Lorsqu’il est question de cohabitation entre Autochtones et non-Autochtones, on ne saurait passer sous silence l’événement qui a déclenché une profonde crise sociale dans la région de Val-d’Or en mars 2015. Dans le cadre de l’émission Enquête diffusée sur les ondes de la télévision de Radio-Canada, des femmes autochtones ont affirmé avoir été victimes d’abus sexuels, d’intimidation et d’inconduites de la part de policiers dans cette région. Le témoignage troublant de ces femmes a ému le Québec tout entier et provoqué une véritable onde de choc. Les enquêtes sur ces allégations n’ont pas donné lieu au dépôt d’accusations mais le gouvernement du Québec a résolu d’instituer une commission d’enquête spéciale sur les relations entre les Autochtones et certains services publics (Commission Viens). En marge de ces événements, plusieurs personnalités de la région ont voulu rappeler qu’il y avait, en Abitibi-Témiscamingue, un long passé de cohabitation avec les Autochtones. Cette position a cependant fait réagir plusieurs intervenants du côté des Premières Nations
Ainsi une personne dira : Je suis de la Première nation naskapie de Kawawachikamach, ou je suis de la Première nation Atikamekw de Manawan ou Première nation Mohawk d’Akwesasne etc. marquant ainsi à la fois sa nation d’appartenance et son lieu d’origine ou de résidence.
Aussi désolants qu’ils puissent être, les événements de Val-d’Or évoqués plus haut ont créé une occasion privilégiée d’une prise de conscience et d’une mobilisation remarquable des intervenants locaux, tant autochtones que non-autochtones, afin d’améliorer les relations. Soulignons que c’est à Val-d’Or, en mars 2017, que les maires de neuf municipalités et les directions de neuf centres d’amitié autochtone au Québec ont signé en engagement mutuel afin d’améliorer les conditions de vie des Autochtones en milieu urbain.