La formation d’enseignants autochtones
Au Québec, on reconnaît l’existence de 11 nations autochtones : Abénaquis (Waban-Aki), Algonquins (Anishnabeg), Atikamekw Nehirowisiwok, Cris (Eeyou), Hurons-Wendat, Inuit, Malécites (Wolastoqiyik), Mi’gmaq (Micmacs), Mohawks (Kanien’kehá:ka), Innus (Montagnais) et Naskapis. Dans tout le Canada, on parle de près d’une soixantaine de nations autochtones.
Ainsi une personne dira : Je suis de la Première nation naskapie de Kawawachikamach, ou je suis de la Première nation Atikamekw de Manawan ou Première nation Mohawk d’Akwesasne etc. marquant ainsi à la fois sa nation d’appartenance et son lieu d’origine ou de résidence.
Du côté anglophone, la signature de la Convention de la Baie-James et du Nord québécois en 1975 a permis à l’Université McGill de jouer un rôle prépondérant dans la formation des enseignants au bénéfice des communautés cries et inuites. Actuellement, McGill et son Bureau de la formation des maîtres inuits et des Premières nations
En 2016, l’Université McGill innovait en offrant un baccalauréat en enseignement entièrement donné au sein d’une communauté des Premières Nations, une première au Canada. Dix-huit étudiants ont suivi cette formation sur le territoire même de la communauté micmaque de Listuguj en Gaspésie. (Bérubé, 2016 : 1) L’expérience a porté fruit puisqu’à l’automne 2018, un partenariat entre McGill et la communauté de Kahnawake va permettre aux enseignants mohawks d’obtenir un baccalauréat en éducation sans quitter la réserve. Les enseignants de la communauté qui ont un certificat en enseignement pourront travailler le jour et étudier le soir pour l’obtention de leur « bac ». (Nadeau, 2018)
Le Centre des Premières Nations Nikanite, au cœur de la réussite scolaire
Le travail de pionnier de l’Université du Québec à Chicoutimi en matière de formation universitaire pour les membres des Premières Nations, s’est poursuivi avec la création en 1991 du Centre d’études amérindiennes qui sera rebaptisé plus tard Centre des Premières Nations Nikanite. Toujours à l’affut des besoins des communautés des Premières Nations, ce centre a développé une multitude de programmes, en administration, en art et culture, en éducation et en intervention, en plus de programmes de formation générale ou spécifique. La question de la persévérance scolaire est une préoccupation majeure du centre qui a tenu, en octobre 2017, son 3e Colloque de la persévérance et la réussite scolaire chez les Premiers Peuples. En cette matière, l’UQAC fait preuve d’imagination en mettant sur pied des camps d’été et des ateliers qui s’adressent aux jeunes des Premières Nations de troisième, quatrième et cinquième secondaire. Ainsi, à la fin mai 2018, des jeunes ont pu participer à une mini-école de médecine où l’Atelier de dissection et de sutures a été animé par nul autre que le Dr Stanley Vollant, tout premier chirurgien autochtone du Québec. Comme le mentionne la direction du centre Nikanite : « Le Dr Vollant est d’ailleurs l’instigateur, ici à l’UQAC, des activités de camps de découvertes des carrières dans le domaine de la santé pour les jeunes des Premières Nations. » (nikanite.uqac.ca/)
En 2014, l’UQAC a inauguré un pavillon universitaire à Sept-Îles offrant ainsi aux Nord-Côtiers et particulièrement aux Innus la possibilité de compléter une formation supérieure dans leur propre région.