Pourtant, comme nous l’avons mentionné dans Un objectif avoué d’assimilation, il fut un temps pas très lointain où s’affirmer en tant que nation
Ainsi une personne dira : Je suis de la Première nation naskapie de Kawawachikamach, ou je suis de la Première nation Atikamekw de Manawan ou Première nation Mohawk d’Akwesasne etc. marquant ainsi à la fois sa nation d’appartenance et son lieu d’origine ou de résidence.
Au Québec, on reconnaît l’existence de 11 nations autochtones : Abénaquis (Waban-Aki), Algonquins (Anishnabeg), Atikamekw Nehirowisiwok, Cris (Eeyou), Hurons-Wendat, Inuit, Malécites (Wolastoqiyik), Mi’gmaq (Micmacs), Mohawks (Kanien’kehá:ka), Innus (Montagnais) et Naskapis. Dans tout le Canada, on parle de près d’une soixantaine de nations autochtones.
Chez les Inuits, le mouvement de prise en charge s’est véritablement amorcé au début des années 1960 grâce au développement marqué du mouvement coopératif. Les Inuits pouvaient désormais s’impliquer directement dans l’avancement de leurs propres communautés
Le mouvement coopératif, un fleuron de l’économie du Nunavik
La Fédération des coopératives du Nouveau-Québec appartient à un groupement de 14 coopératives membres des communautés inuites situées le long des côtes de la Baie d’Hudson et de l’Ungava au Nouveau-Québec (ou Nunavik, tel qu’on le nomme actuellement).
Selon la FCNQ, « Le but principal de chaque coopérative est d’unir la communauté et d’agir en tant que porte-parole de leurs intérêts. » Les coopératives constituent un puissant levier de développement économique et social, ce qui est évident lorsque l’on observe le succès remporté dans de nombreuses activités telles que : la vente au détail, les services bancaires, la poste et les télécommunications, la promotion de l’art inuit, l’hôtellerie et le tourisme, la distribution des approvisionnements en carburant ainsi que les projets de construction de logements et d’écoles.
Le mouvement coopératif est maintenant le plus grand employeur non gouvernemental dans la région avec plus de 400 employés à temps plein et 140 employés saisonniers au Nunavik, en plus des 160 employés à temps plein à Montréal. (…) Les coopératives sont gérées exclusivement par le personnel inuit et cri, ce qui assure le maintien de l’expérience acquise dans la communauté. (…) Le commerce géré par le mouvement coopératif du Nunavik a grandi chaque année passant de 1,1 million de dollars en 1967 à 231 millions de dollars en 2013. (…) Ces résultats démontrent clairement que la philosophie coopérative du travail collectif pour se développer en tant que peuple, sans que personne soit oublié, représente une solution rentable et socialement équitable pour le développement futur du Nunavik.