Que ce soit au niveau collégial ou universitaire, la mobilisation des institutions d’enseignement pour le soutien des étudiants autochtones
Au Québec, on reconnaît l’existence de 11 nations autochtones : Abénaquis (Waban-Aki), Algonquins (Anishnabeg), Atikamekw Nehirowisiwok, Cris (Eeyou), Hurons-Wendat, Inuit, Malécites (Wolastoqiyik), Mi’gmaq (Micmacs), Mohawks (Kanien’kehá:ka), Innus (Montagnais) et Naskapis. Dans tout le Canada, on parle de près d’une soixantaine de nations autochtones.
Dès les années 1970, les universités McGill et UQAC ont joué un rôle clé dans le processus de prise en charge des écoles et dans la formation d’enseignants autochtones. D’autres universités se sont depuis dotées de mesures visant une meilleure intégration des réalités autochtones dans leurs programmes d’études et dans leurs champs de recherche en même temps qu’une préoccupation plus grande pour favoriser la diplomation d’étudiants autochtones.
L’Université du Québec en Abitibi-Témiscamingue en est un bon exemple. Bénéficiant d’une position géographique avantageuse, l’UQAT s’est distinguée par une relation privilégiée avec le milieu autochtone et une écoute attentive des besoins de formation exprimés par les communautés
Ainsi une personne dira : Je suis de la Première nation naskapie de Kawawachikamach, ou je suis de la Première nation Atikamekw de Manawan ou Première nation Mohawk d’Akwesasne etc. marquant ainsi à la fois sa nation d’appartenance et son lieu d’origine ou de résidence.
De côté de l’Université Concordia, à Montréal, le Centre de ressources pour les étudiantes et étudiants autochtones accueille, depuis 25 ans, une clientèle issue des communautés autochtones et leur fournit un soutien pour faciliter leur parcours académique. L’université offre entre autres une majeure et une mineure en Étude des Peuplesautochtones et l’enseignement de langues autochtones y est offert. Le corps professoral de l’établissement compte neuf personnes d’origine autochtone ainsi que deux gestionnaires autochtones. En 2018, répondant à l’appel à l’action de la Commission de vérité et réconciliation du Canada, Concordia a franchi une nouvelle étape en créant son Centre culturel autochtone. (Concordia University, 2018)
En somme, que ce soit à l’Université du Québec à Montréal, à l’Université de Montréal, à l’Université Laval, à l’Université du Québec à Trois-Rivières ou ailleurs, l’accueil et l’intégration des étudiants autochtones figurent désormais parmi les priorités. Même préoccupation au niveau du développement de programmes d’études et de la recherche relatives aux premiers peuples.
Suzy Basile, anthropologue et docteure en sciences de l’environnement
C’est d’abord en anthropologie que Suzy Basile a débuté ses études universitaires, au baccalauréat puis à la maîtrise. Au sein des communautés des Premières Nations
Par la suite, madame Basile a complété, en 2016, un doctorat en sciences de l’environnement de l’Université du Québec en Abitibi-Témiscamingue (UQAT). Elle est ainsi devenue la première autochtone à obtenir un diplôme de 3e cycle au sein de cette université et du même coup, la première personne au sein de la Nation atikamekw à atteindre ce niveau d’études supérieures. La thèse de doctorat de Suzy Basile portait d’ailleurs sur Le rôle et la place des femmes Atikamekw dans la gouvernance du territoire et des ressources naturelles. Madame Basile poursuit aujourd’hui sa carrière comme professeure à l’École d’études autochtones de l’UQAT.