Des résultats encourageants
Certes, on peut le rappeler, le taux de décrochage scolaire au secondaire est particulièrement élevé chez les jeunes des Premières Nations
Ainsi une personne dira : Je suis de la Première nation naskapie de Kawawachikamach, ou je suis de la Première nation Atikamekw de Manawan ou Première nation Mohawk d’Akwesasne etc. marquant ainsi à la fois sa nation d’appartenance et son lieu d’origine ou de résidence.
Une ère de renouveau est apparue en 2009 avec l’ouverture, à Mashteuiatsh au Lac-Saint-Jean, du premier centre de formation pour autochtones
Au Québec, on reconnaît l’existence de 11 nations autochtones : Abénaquis (Waban-Aki), Algonquins (Anishnabeg), Atikamekw Nehirowisiwok, Cris (Eeyou), Hurons-Wendat, Inuit, Malécites (Wolastoqiyik), Mi’gmaq (Micmacs), Mohawks (Kanien’kehá:ka), Innus (Montagnais) et Naskapis. Dans tout le Canada, on parle de près d’une soixantaine de nations autochtones.
Durant les années qui ont suivi, le Centre de formation professionnelle pour autochtones dans les métiers de la construction, rattaché administrativement à la Commission scolaire de Montréal, a pris le relais et formé d’importantes cohortes de personnes issues des communautés autochtones : groupe de machinerie lourde à Sept-Îles, groupes de charpenterie-menuiserie à Manawan et à Hauterive, groupe de machinerie de chantier à Vaudreuil, groupe de montage de lignes électriques à Saint-Henri-de-Lévis et plusieurs autres. Ces formations intensives, sur mesure, qui tenaient compte des besoins particuliers de la clientèle autochtone, ont permis d’atteindre des résultats plus qu’encourageants, un taux d’abandon faible et un taux de diplomation de près de 80 %. Faute de financement, le centre a dû fermer ses portes en 2014.
Au sein de la Commission de développement des ressources humaines des Premières Nations du Québec (CDRHPNQ), on confirme que beaucoup d’efforts ont été mis pour former rapidement des gens dans des secteurs d’activités ciblés afin de combler les besoins en main-d’œuvre du secteur privé. Selon Ralph Cleary et Dave Sergerie, respectivement directeur général et conseiller stratégique de l’organisation (entrevue personnelle), si cette approche est tout à fait valable et donne des résultats mesurables à court terme, elle ne doit pas être une panacée. Ils insistent sur le fait qu’une grande partie de la clientèle autochtone qu’ils desservent est très éloignée du marché du travail. En matière de main d’œuvre, il faut donc tenir compte avant tout des besoins des communautés. La Commission de développement des ressources humaines privilégie ainsi une approche en préemployabilité : « La plus grande partie de notre clientèle a besoin d’être mise en mouvement, de faire les premiers pas et d’être raccrochée, de recevoir un accompagnement et une assistance tout le long de leur parcours. » C’est ainsi que les gens peuvent être dirigés vers l’éducation des adultes afin d’acquérir les prérequis nécessaires pour éventuellement aller vers une formation professionnelle ou une certification nécessaire à leur travail.
Aujourd’hui, l’éducation des adultes et la formation professionnelle demeurent les voies privilégiées, autant pour les personnes vivant en milieu autochtone que pour celles vivant hors communautés. En ce qui concerne les Premières Nations, quatre centres régionaux d’éducation des adultes ont vu le jour : à Kahnawake, à Lac-Simon, à Listuguj et à Uashat mak Mani-utenam. Au sein de la nation crie, un centre de formation professionnelle (CFP) a ouvert ses portes à Waswanipi en 2005 et les gouvernements du Québec et du Canada ont annoncé, en 2016, un investissement pour un nouveau CFP à Mistissini. Du côté du Nunavik, la Commission scolaire Kativik
Le Dr Stanley Vollant, une grande source d’inspiration pour les jeunes
Originaire de la communauté innue de Pessamit sur la Côte-Nord, le Dr Stanley Vollant est le premier chirurgien autochtone du Québec. En milieu autochtone, il est devenu une véritable vedette au cours des dernières années. Particulièrement touché par la détresse au sein de plusieurs communautés et par les nombreux suicides chez les jeunes, le docteur Vollant s’est donné comme défi de parcourir 6 000 kilomètres à travers les territoires des Premières Nations pour motiver les jeunes à ne pas quitter l’école, à poursuivre leurs rêves et à adopter de saines habitudes de vie. Il raconte que c’est au cours d’un pèlerinage sur le chemin de Compostelle en 2008 qu’il a eu un rêve, une vision, dit-il, où son grand-père lui conseillait de poursuivre sa route au Québec.
Je me suis vu marcher d’une communauté autochtone à l’autre, formant une grande chaîne humaine entre le Labrador, le Québec et l’Ontario. Il y avait dans cette marche des membres des Premières Nations, mais aussi des Québécois et des gens de diverses origines, formant une grande famille.
Afin de ne pas interrompre ses activités professionnelles, le Dr Vollant a entrepris son long périple par étapes. Lors de son passage dans les communautés autochtones il ne manquait pas de visiter les écoles et divers lieux de rassemblement pour rencontrer les jeunes et les inviter à persévérer et à croire en leurs rêves. Le parcours qu’il a réalisé en février et mars 2015 est particulièrement remarquable. Accompagné d’une vingtaine de marcheurs (Naskapis, Innus et Inuits), le Dr Vollant a complété un trajet impressionnant de plus de 470 kilomètres, de Matimekush (Schefferville) à Kuujjuaq au Nunavik. Aujourd’hui, le docteur Vollant poursuit son action à travers son organisme le Chemin des mille rêves (Puamun Meshkenu).