Le mouvement Idle No More est né dans l’ouest du Canada à l’automne 2012 alors que quatre femmes autochtones
Au Québec, on reconnaît l’existence de 11 nations autochtones : Abénaquis (Waban-Aki), Algonquins (Anishnabeg), Atikamekw Nehirowisiwok, Cris (Eeyou), Hurons-Wendat, Inuit, Malécites (Wolastoqiyik), Mi’gmaq (Micmacs), Mohawks (Kanien’kehá:ka), Innus (Montagnais) et Naskapis. Dans tout le Canada, on parle de près d’une soixantaine de nations autochtones.
C’est également à cette période que Widia Larivière et Mélissa Mollen-Dupuis ont répondu à l’appel de mobilisation et cofondé la branche québécoise du mouvement Idle No More. Widia Larivière voit aujourd’hui la protestation du début entourant les projets de loi comme « la goutte qui a fait déborder le vase, un ras de bol collectif de la colonisation. » Selon elle, cela a permis d’aborder d’autres enjeux, l’expression de revendications, un appel au changement et particulièrement l’expression du droit de dire non à des projets. En somme, « les projets de loi ont été le déclencheur de quelque chose et permis à un grand nombre d’autochtones de s’exprimer sur différents sujets. » (entrevue personnelle)
Mélissa Mollen-Dupuis abonde dans le même sens et explique pourquoi le mouvement a pris une ampleur inattendue au Québec. Elle a constaté qu’en milieu urbain où elle vit depuis plusieurs années, il n’y avait pas de canaux politiques à l’exemple des conseils de bande présents dans chacune des communautés.
La mise sur pied du mouvement a permis de combler cette lacune. La nouvelle organisation composée uniquement de bénévoles a dû compter sur l’engagement et le dynamisme de ses membres tout en favorisant un membership ouvert. Comme dans le cas de l’organisme Femmes autochtones du Québec, le mouvement croit à l’importance de la création d’alliances avec des organisations non autochtones.
Avec le recul, Widia Larivière constate qu’en plus de valoriser la voix autochtone, le mouvement a eu un impact considérable chez les jeunes. « Ça a ravivé une certaine fierté identitaire et on a pu constater que beaucoup de jeunes ont décidé par la suite de s’engager socialement et politiquement… En plus, avec la forte présence de femmes dans le mouvement, j’ai vu l’émergence d’un nouveau féminisme autochtone militant. » (idem)