Un débat plein d’émotion

Voilà des questions qui suscitent bien des passions. Et pour cause! Car toucher au territoire, c’est toucher à l’identité collective, à ce qui fait qu’un peuple, une nation ou un groupe ethnique se sent différent et surtout se sent valorisé. Et s’il y en a qui s’identifient en termes de territoire, de grands espaces et de ressources naturelles, et qui en éprouvent la plus grande fierté, c’est bien les Québécois. En somme, chacun se sent concerné individuellement, mais nous n’avons pas à être étonnés si les Autochtones, de leur côté, ressentent exactement la même chose.

Pour s’y retrouver, mettons d’abord un peu d’ordre dans tout cela. À qui appartient la terre, le territoire? Cette question n’est-elle pas réglée depuis longtemps? Nous verrons, à travers le processus des traités, que le Québec, la Colombie-Britannique et les territoires du Nord se distinguent du reste du Canada. En effet, avant la signature de la Convention de la Baie-James et du Nord québécois en 1975, aucun traité territorial ne prévoyait, au Québec, sauf à une exception près, la cession par les Autochtones de leurs « droits, titres ou intérêts » sur les terres. Étonnant? C’est pourtant la réalité. Si ces droits n’ont pas été éteints, se pourrait-il donc qu’ils subsistent encore aujourd’hui? En somme, les Autochtones détiendraient-ils une forme d’hypothèque sur le territoire?

En octobre 1998, deux étudiantes de le Polyvalente Chanoine-Armand-Racicot à Saint-Jean-sur-le-Richelieu, ont rédigé un traité de paix et d’amitié, à l’image des traités conclus entre européens et amérindiens aux 17e et 18e siècles. Des membres des Premières Nations de passage à leur école ont paraphé le document engageant les parties à développer un avenir en commun dans le respect mutuel et l’harmonie. Les représentants des étudiants, la direction de l’école, la représentante de la Commission des droits de la personne et des droits de la jeunesse en ont fait autant.

Credit photo: Rencontre Québécois-Autochtones, Pierre Lepage

Nous tenterons de comprendre pourquoi les revendications actuelles touchent des territoires aussi vastes. Nous verrons que les négociations entamées en vue d’un règlement de ces revendications doivent être abordées sous l’angle du partage plutôt que sous l’angle de la privation. En somme, nous constaterons que le fait de reconnaître aux communautés autochtones le droit d’exister ne signifie pas que les Québécois doivent sacrifier quelque chose d’eux-mêmes. Les faits démontrent plutôt le contraire. Et c’est rassurant! Mais commençons par le début.

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