L’année 1760 marque la victoire en Amérique du Nord de l’Angleterre sur la France. Le roi George III émet alors ses directives sur la façon d’administrer les nouvelles colonies. Il utilise un document officiel, la Proclamation royale de 1763. Cet édit du roi et les divers traités
traités
Façon très ancienne, mais aussi très moderne d’établir des relations pacifiques entre peuples et nations.
Au Canada, dans les relations avec les peuples autochtones, il existe deux types de traités : ceux dits de paix et d’amitié et ceux dits territoriaux, c’est-à-dire ceux touchant plus spécifiquement les terres et les titres fonciers.
Dans l’esprit du gouvernement, les traités territoriaux avaient pour objectif d’éliminer tout obstacle à la colonisation et d’inciter les membres des Premières Nations à abandonner leurs terres, leurs modes de vie et à s’assimiler.
conclus avec les Européens sont constamment cités par les Autochtones
Autochtones
Diversité de nations et de peuples ancrés dans les territoires qu’ils occupent depuis des millénaires. Leurs histoires se rejoignent à travers l’impact de la colonisation et les génocides culturels ou physiques perpétrés contre eux par des États colonisateurs. L’Acte constitutionnel du Canada adopté en 1982 reconnaît qu’il existe trois peuples autochtones au pays : les Indiens (que l’on nomme désormais Premières Nations), les Métis et les Inuit.
Au Québec, on reconnaît l’existence de 11 nations autochtones : Abénaquis (Waban-Aki), Algonquins (Anishnabeg), Atikamekw Nehirowisiwok, Cris (Eeyou), Hurons-Wendat, Inuit, Malécites (Wolastoqiyik), Mi’gmaq (Micmacs), Mohawks (Kanien’kehá:ka), Innus (Montagnais) et Naskapis. Dans tout le Canada, on parle de près d’une soixantaine de nations autochtones.
Depuis 1982, la Constitution canadienne reconnaît aux peuples autochtones des droits particuliers du fait qu’ils ont occupé le territoire avant l’arrivée des Européens. C’est ce qu’il faut entendre par l’expression « droits ancestraux ». En ce qui concerne les Cris, les Inuits et les Naskapis, signataires de traités avec les gouvernements du Québec et du Canada, nous parlons de « droits et libertés issus de traités » selon les termes utilisés à l’article 35 de la Constitution.
et de leur statut distinctif.
Ont-ils raison de se référer à de si vieux documents? Proclamations et traités, n’est-ce pas là de vieux textes poussiéreux que l’on ressort par opportunisme, disent certains? Pas du tout!
Vraisemblablement, Louis Newashish (à droite) chef de Manawan, photographié à Weymontachie (Wemotaci) en juillet 2013 en compagnie d’une personne non identifiée.
Credit photo: Photographe inconnu, collection Pierre Lepage
Vrai ou Faux ? La Proclamation royale de 1763 est souvent considérée comme La Grande Charte des droits des Autochtones et les clauses relatives à ces peuples sont toujours valides.
Credit photo: Carte de Jonathan Carver, publiée dans The American Atlas, Londres, 1782.
Tout à fait! C’est dans cette proclamation que nous retrouvons le fondement ou les bases historiques de nos relations avec les peuples autochtones. Aux yeux des Britanniques, ces peuples avaient une importance primordiale. C’est pour cette raison que plus du tiers de la Proclamation traite en détail des relations avec eux.
Si certaines dispositions de cet édit royal ne sont plus valides aujourd’hui (la délimitation de la colonie de Québec telle qu’elle existait en 1763, par exemple), les clauses relatives aux Autochtones, elles, n’ont jamais été abolies. Elles ont donc, dans le jargon juridique, toujours force de loi au Canada.