Nous avons vu précédemment que les préoccupations écologiques constituent l’un des points importants de convergence entre Québécois et Autochtones
Au Québec, on reconnaît l’existence de 11 nations autochtones : Abénaquis (Waban-Aki), Algonquins (Anishnabeg), Atikamekw Nehirowisiwok, Cris (Eeyou), Hurons-Wendat, Inuit, Malécites (Wolastoqiyik), Mi’gmaq (Micmacs), Mohawks (Kanien’kehá:ka), Innus (Montagnais) et Naskapis. Dans tout le Canada, on parle de près d’une soixantaine de nations autochtones.
De leur côté, les chefs de l’Assemblée des Premières Nations du Québec et du Labrador (APNQL)
L’APNQL a été créé en 1985. Elle est composée de l’Assemblée des Chefs ainsi que d’un bureau administratif. L’Assemblée est composée des Chefs des 43 communautés des Premières Nations situées au Québec et au Labrador et représente un total de 10 nations : Abénaquis, Algonquins, Atikamekw, Cris, Hurons-Wendat, Malécites, Mi’gmaq, Mohawks, Innus et Naskapis.
Ainsi une personne dira : Je suis de la Première nation naskapie de Kawawachikamach, ou je suis de la Première nation Atikamekw de Manawan ou Première nation Mohawk d’Akwesasne etc. marquant ainsi à la fois sa nation d’appartenance et son lieu d’origine ou de résidence.
La protection de l’environnement, une préoccupation commune
La Convention de la Baie-James et du Nord québécois marque l’éveil du souci de l’environnement au Québec.
Si, en 10 ans, le territoire de la Baie-James est devenu la région la plus étudiée et la mieux connue du Québec et du Canada, c’est d’abord parce que les premiers groupes d’environnementalistes et les autochtones ont fait pour la première fois cause commune pour exiger le respect de l’environnement et des droits aborigènes. Voilà l’histoire de l’environnement à la Baie-James. C’est presque l’histoire de l’environnement au Québec
Depuis sa mise en place, l’Institut offre un support à l’Assemblée des chefs sur les dossiers relatifs à son domaine d’expertise. L’Institut met aussi à la disposition des communautés
Régulièrement, depuis plusieurs années, l’Institut est invité à siéger « en tant qu’observateur à plusieurs tables et comités ayant pour mandat de conseiller les ministres ou leurs représentants, concernant la conservation et la mise en valeur de la faune. » Ces groupes de travail sont l’occasion, pour l’organisation, de mettre de l’avant les intérêts des Premières Nations sur les sujets qui leur tiennent particulièrement à cœur. (Rapport annuel 2016-2017, IDDPNQL) L’Institut siège notamment à des tables et des comités tel que le Comité environnement maritime d’Ouranos, le Comité directeur du projet Agir sur les changements climatiques : Innovations autochtones, la Table nationale de la faune (TNF), les tables sur le saumon, les oiseaux migrateurs, et sur l’Équipe de rétablissement du caribou forestier. « Ces rencontres sont également l’occasion pour l’IDDPNQL d’être au fait des positions et intérêts des différents acteurs du territoire sur ces sujets et ainsi d’évaluer leurs éventuelles convergences et divergences avec celles des Premières Nations. » (idem)
Au Nunavik, le Comité consultatif de l’environnement Kativik (CCEK) a été créé en 1978. C’est un comité tripartite composé de représentants du gouvernement fédéral, du gouvernement québécois et de l’Administration régionale Kativik (ARK). Cet organisme consultatif en matière de protection de l’environnement et du milieu social du Nunavik est issu de la Convention de la Baie-James et du Nord québécois. Le CCEK est donc l’intermédiaire privilégié et officiel des gouvernements du Canada et du Québec, ainsi que de l’Administration régionale Kativik et des villages nordiques.
Le développement durable, notre avenir à tous
Une leçon de la Commission Brundtland
Les peuples qui vivent en tribus et les populations autochtones devront être l’objet d’une attention particulière à mesure que les forces du développement économique viendront perturber leurs modes de vie traditionnels, des modes de vie qui d’ailleurs pourraient donner d’utiles leçons aux sociétés modernes en ce qui concerne la gestion des ressources présentes dans les écosystèmes complexes des forêts, des montagnes et des terres arides. Certaines de ces populations sont pratiquement menacées d’extinction par un développement indifférent à leur sort et sur lequel elles n’ont aucun contrôle. Il faudrait que leurs droits traditionnels soient reconnus et qu’elles puissent jouer un rôle décisif dans la formulation des politiques touchant à la mise en valeur de leur territoire.
Dans son plan d’action quinquennal 2015-2020 le CCEK entend poursuivre les actions qui témoignent de ses préoccupations liées notamment au développement durable, au maintien de la biodiversité, aux changements climatiques et à la qualité de vie des résidents du Nunavik. (CCEK, 2015)
En matière de développement des ressources sur les terres traditionnelles des Autochtones, la Cour suprême du Canada est venue confirmer, à travers plusieurs décisions (en particulier dans les arrêts Nation haïda 2004, Première nation Tlingit de Taku River 2004 et Clyde River 2017) l’obligation pour les gouvernements et les entreprises de consulter et de permettre des mesures d’accommodement à l’égard des revendications autochtones ou des droits ancestraux
Au Canada, dans les relations avec les peuples autochtones, il existe deux types de traités : ceux dits de paix et d’amitié et ceux dits territoriaux, c’est-à-dire ceux touchant plus spécifiquement les terres et les titres fonciers.
Dans l’esprit du gouvernement, les traités territoriaux avaient pour objectif d’éliminer tout obstacle à la colonisation et d’inciter les membres des Premières Nations à abandonner leurs terres, leurs modes de vie et à s’assimiler.
Il va sans dire que ces développements sur le plan juridique ouvrent une voie prometteuse aux Premiers peuples susceptible de leur permettre de jouer un rôle de premier plan en ce qui a trait aux ressources des territoires, à leur utilisation et à leur préservation.
Un partenariat innovant entre Wemotaci et Bionest dans le traitement des eaux usées
« On veut être premiers dans quelque chose de positif. On a été premiers dans beaucoup de choses négatives. » Tels ont été les propos tenus par Dany Chilton, représentant du chef de la communauté atikamekw de Wemotaci, à l’occasion de la conférence de presse tenue à Shawinigan en septembre 2017 pour annoncer la mise en marché d’un produit innovateur pour le traitement des eaux usées. (Vaillancourt, 2017)
Ce nouveau produit porte le nom de Kamak, un mot atikamekw qui signifie lac vivant. Il est le résultat d’un partenariat entre la compagnie Bionest, une PME québécoise qui se spécialise dans le traitement des eaux usées et la communauté atikamekw de Wemotaci. Bionest décrit ainsi l’avantage de l’utilisation du produit Kamak :
Elle est maintenant la seule technologie du Canada qui s’intègre dans les bassins existants évitant ainsi d’importants coûts d’infrastructures. Pour son côté innovateur et exceptionnel, Kamak a reçu le prix Phénix de l’environnement remis par le ministère de l’Environnement, Éco Entreprises Québec et la Fondation québécoise en environnement ainsi que la Distinction Gustave Prévost de Réseau Environnement.