Les traités numérotés de la Confédération

En 1867, les pères de la Confédération signent l’Acte de l’Amérique du Nord britannique. Cet acte confédératif nécessite de nouveaux traités. Le grand rêve canadien se construit en effet autour de la colonisation de terres à l’ouest des Grands Lacs. Ces terres sont occupées par diverses Premières Nations et par les Métis. Cela implique donc que l’on s’approprie ces terres pour les mettre à la disposition des colons dont on va favoriser d’ailleurs la venue massive. Pour attirer ces nouveaux colons, on leur offrira gratuitement des terres. Puis, un peu plus tard, on aura recours à une campagne publicitaire d’envergure. La conclusion de traités deviendra en même temps une nécessité pour pouvoir prolonger le chemin de fer jusqu’aux Rocheuses.

Sur une période de cinquante ans, onze grands traités sont conclus. Ce sont les onze Traités numérotés de la Confédération. La carte ci-contre permet d’en suivre l’évolution historique et de mesurer l’ampleur du territoire concerné.

Credit photo: L’Opinion publique, coll. Pierre Lepage

Pieds-Noirs près du chemin de fer.

Credit photo: Archives nationales du Canada, C 16717

Comment est-il possible que les Premières Nations de l’Ontario et des provinces de l’Ouest aient pu céder leurs droits sur d’aussi vastes territoires. Regardons ce qui s’est passé. Les traités numérotés ont généralement été conclus de façon plutôt expéditive. Des commissaires nommés par le gouvernement quittaient habituellement Ottawa munis d’un document pré­établi. Il y avait peu de place pour une véritable négociation. Ces commissaires sillonnaient les lacs et les rivières à la rencontre des divers groupes des Premières Nations. S’il n’y avait pas de chefs ou de conseillers, les groupes étaient invités à élire leurs porte-paroles pour la signature du document.

À l’aide d’un interprète et très souvent par l’intermédiaire du missionnaire, le traité leur était généralement présenté sur la base de « à prendre ou à laisser ». Bien souvent, on avisait les Autochtones que le fait de ne pas adhérer au traité n’empêcherait pas les colons d’envahir leurs terres et de surcroît les priverait des bénéfices du traité. Après quoi, les chefs et les conseillers, qui étaient généralement illettrés et peu au fait de la portée des clauses juridiques du document, étaient invités à apposer leur signature – le plus souvent au moyen d’un X.

This site is registered on wpml.org as a development site. Switch to a production site key to remove this banner.