Un consentement à respecter

Si, dès les premiers contacts entre Européens et Autochtones, la nécessité de conclure des alliances et des traités s’est imposée, ces ententes ne touchaient pas les titres fonciers. Lorsque Champlain scelle une toute première alliance avec les Innus à Tadoussac en 1603, il obtient l’autorisation de s’établir sur les terres autochtones en échange d’un appui militaire. Mais nulle part les Autochtones ne cèdent leurs droits sur ces terres. Les premiers traités, tant sous le Régime français que sous le Régime anglais, visaient le développement de relations d’amitié et de paix. Dans ces ententes, l’établissement de liens commerciaux était au cœur des préoccupations. La colonie en dépendait.

Campement du chef cri Big Bear à Maple Creek, Saskatchewan, 1883.

Credit photo: G. M. Dawson, gracieuseté de la Commission géologique du Canada

Les choses changent après la conquête des colonies françaises par l’Angleterre en Amérique du Nord. Le roi George III émet ses directives sur la façon d’administrer les nouvelles colonies. C’est la Proclamation royale de 1763. Le document amorce l’ère des grands traités territoriaux. Il n’est plus question d’alliances militaires ou commerciales. Il faut préparer la voie à la colonisation d’une façon ordonnée et pacifique.

Le texte de la Proclamation royale est explicite. Pour coloniser les terres des Autochtones, il faut leur consentement. Une procédure y est même prévue :

…cependant si quelques-uns des sauvages, un jour ou l’autre, devenaient enclins à se départir desdites terres, elles ne pourront être achetées que pour nous, en notre nom, à une réunion publique ou à une assemblée des sauvages qui devra être convoquée à cette fin par le gouvernement ou le commandant en chef de la colonie dans laquelle elles se trouvent situées.

Extrait de la Proclamation royale de 1763

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